L’ouverture est l’un des trois piliers de la photographie (les deux autres étant la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO). De ces trois éléments, l’ouverture est certainement le plus important. Dans cet article, nous vous présentons tout ce que vous devez savoir sur l’ouverture et son fonctionnement.
Qu’est-ce que l’ouverture ?
L’ouverture peut être définie comme l’espace par lequel rentre la lumière pour aller dans l’appareil photo. Il s’agit d’un principe simple à comprendre si vous pensez simplement au fonctionnement de vos yeux. Lorsque vous passez d’un environnement lumineux à un environnement sombre, l’iris de vos yeux se dilate ou se contracte, ce qui règle la dimension de votre pupille.
En photographie, la « pupille » de votre objectif s’appelle l’ouverture. Vous pouvez réduire ou agrandir la dimension de l’ouverture pour permettre à la lumière d’atteindre le capteur de votre appareil. L’image ci-dessous montre l’ouverture d’un objectif :
L’ouverture peut donner de la dimension à vos images en gérant la profondeur de champ. À un extrême, l’ouverture vous offre un arrière-plan flou avec un bel effet de focus à faible profondeur. C’est très populaire pour la photographie de portrait.
À l’autre extrême, elle vous offre des images nettes du premier plan le plus proche à l’horizon le plus lointain. Les photographes paysagistes utilisent beaucoup ce résultat.
En outre, l’ouverture que vous choisissez modifie l’exposition directe de vos photos en les rendant plus claires ou plus sombres.
Comment exactement l’ouverture influence l’exposition directe
L’ouverture a plusieurs effets sur vos photos. Le plus notable est probablement la luminosité, ou exposition, de vos photos. Lorsque la taille de l’ouverture change, elle modifie la quantité de lumière qui atteint le capteur de l’appareil — et donc la luminosité de votre image.
Une grande ouverture laisse passer une grande quantité de lumière, ce qui donne une image plus lumineuse. Une petite ouverture fait tout simplement l’inverse, rendant la photo plus sombre. Jetez un coup d’œil à l’image ci-dessous pour voir comment elle influence l’exposition :
Dans une atmosphère sombre — comme en intérieur ou durant la nuit — vous devrez choisir une grande ouverture pour enregistrer autant de lumière que possible. C’est pour la même raison que les pupilles des individus se dilatent lorsqu’il commence à faire sombre ; les pupilles sont l’ouverture de nos yeux.
L’impact de l’ouverture sur la profondeur de champ
L’autre impact essentiel de l’ouverture est la profondeur de champ. La profondeur de champ est la quantité de votre photographie qui apparaît nette de l’avant à l’arrière. Certaines photos ont une profondeur de champ « faible » ou « peu profonde », où l’arrière-plan est complètement indistinct. D’autres photos ont une profondeur de champ « grande » ou « élevée », où le premier plan et l’arrière-plan sont tous deux nets.
Par exemple, voici une photo avec une faible profondeur de champ :
Dans la photo ci-dessus, vous pouvez voir que la jeune femme est mise en valeur et semble nette, alors que l’arrière-plan est totalement indistinct. Le choix de l’ouverture a joué un rôle important ici. J’ai notamment utilisé une grande ouverture afin de créer un focus sur une faible profondeur (plus votre ouverture est grande, plus cet effet est important). Cela m’a permis d’attirer l’attention du spectateur sur le sujet, plutôt que sur l’arrière-plan. Si j’avais utilisé une ouverture plus faible, le sujet n’aurait pas été séparé de l’arrière-plan aussi efficacement.
Une astuce pour se souvenir de ce lien : une grande ouverture entraîne une grande quantité de flou à la fois au premier plan et à l’arrière. C’est généralement préférable pour les portraits, ou les photos d’objet dans lesquelles vous voulez isoler le sujet. Souvent, vous pouvez encadrer votre sujet avec des objets de premier plan, qui auront également l’air flous par rapport au sujet, comme le montre l’exemple ci-dessous :
D’autre part, une petite ouverture entraîne une faible quantité de flou d’arrière-plan, ce qui est normalement optimal pour certains types de photographie tels que les paysages et l’architecture. Dans la photo de paysage ci-dessous, j’ai utilisé une petite ouverture pour m’assurer que le premier plan et l’arrière-plan étaient aussi nets que possible.
Voici une comparaison rapide qui révèle la différence entre l’utilisation d’une grande et d’une petite ouverture et ce que cela implique dans la profondeur de champ :.
Comme vous pouvez le voir, dans la photo de gauche, seule la tête du lézard est nette, tandis que l’arrière-plan et également le premier plan sont tous deux flous. En revanche, sur la photo de droite, tout est net, de l’avant à l’arrière. C’est l’effet de l’utilisation d’une grande ou d’une petite ouverture sur les photos.
Qu’est-ce que le nombre F ou F-stop ?
Jusqu’à présent, nous avons juste parlé de l’ouverture en termes généraux comme grande et petite. Cependant, elle peut également être exprimée sous la forme d’un nombre appelé « nombre f » ou « f-stop », la lettre « f » apparaissant avant le nombre, par exemple f/8.
Il est fort probable que vous ayez déjà remarqué l’ouverture indiquée ainsi sur votre appareil photo. Sur votre écran LCD ou dans le viseur, votre ouverture se présente généralement comme suit : f/2, f/3,5, f/8, et ainsi de suite. Certains appareils photo omettent le slash et indiquent les f-stops comme ceci : f2, f3.5, f8, etc. Par exemple, l’appareil photo Nikon présenté ci-dessous est réglé sur une ouverture de f/8 :
Les nombres f sont donc une façon de décrire la taille de l’ouverture pour une photo particulière. Grande ou petite ouverture
Il y a un piège — une partie fondamentale de l’ouverture qui rend les photographes débutants plus perplexes que toute autre chose. C’est un aspect sur lequel vous devez vraiment vous concentrer et que vous devez maitriser : un petit chiffre représente une grande ouverture, et un grand chiffre égale une petite ouverture !
Ce n’est pas une faute de frappe. Par exemple, f/2,8 est plus grand que f/4 et beaucoup plus grand que f/11. La majorité des gens trouvent cela gênant, étant donné que cela va à l’encontre de notre intuition fondamentale. Cependant, c’est une réalité de la photographie. Jetez un coup d’œil à ce tableau :
Cela suscite une grande confusion chez les photographes, car c’est tout le contraire de ce que l’on pourrait penser au départ. Néanmoins, il existe une explication rationnelle et simple qui devrait vous aider à comprendre : l’ouverture est une fraction.
Lorsque vous avez une ouverture de f/16, par exemple, voyez la chose comme étant la fraction 1/16e. Vous savez déjà qu’une fraction comme 1/16 est clairement beaucoup plus petite que 1/4. Pour cette raison précise, une ouverture de f/16 est plus petite que f/4. En regardant l’avant de l’objectif, voici ce que vous verrez :
Ainsi, si les photographes recommandent une grande ouverture pour un type de photographie particulier, cela veut dire qu’il faut utiliser quelque chose comme f/1.4, f/2 ou f/2.8. Et s’ils suggèrent une petite ouverture pour l’une de vos photos, ils vous suggèrent d’utiliser quelque chose comme f/8, f/11 ou f/16.
Comment choisir la bonne ouverture
Maintenant que vous connaissez les différences entre les grandes et les petites ouvertures, comment savoir quelle ouverture utiliser pour vos photos ? Passons en revue deux des résultats les plus importants de l’ouverture : l’exposition directe et la profondeur de champ. Tout d’abord, voici une représentation rapide pour vous rafraîchir la mémoire sur la façon dont l’ouverture affecte l’exposition directe d’une photo :
Si vous avez lu notre article sur la vitesse d’obturation, vous savez déjà que l’ouverture n’est pas la seule méthode permettant de modifier la luminosité d’une image. Cependant, elle joue un rôle important. Dans l’image ci-dessus, si je ne me permettais pas de modifier d’autres paramètres de l’appareil photo comme la vitesse d’obturation ou l’ISO, l’ouverture optimale serait f/5.6.
Dans une atmosphère plus sombre, où vous ne captez pas suffisamment de lumière, l’ouverture optimale changerait certainement. Par exemple, vous devrez utiliser une grande ouverture comme f/2,8 la nuit, de la même manière que les pupilles de nos yeux se dilatent pour capter la moindre lumière.
En ce qui concerne la profondeur de champ, rappelez-vous qu’une grande ouverture comme f/2.8 entraînera un grand flou d’arrière-plan (idéal pour les portraits à faible profondeur), tandis que des valeurs comme f/8, f/11 ou f/16 vous donneront une profondeur de champ encore plus grande (adaptée aux paysages et à la photographie d’architecture).
En fait, la profondeur de champ est la partie de l’ouverture à laquelle il faut le plus réfléchir. Mon processus pour presque toutes les photos que je prends se déroule comme suit :
- Je me demande quelle est la profondeur de champ que je souhaite.
- Je définis l’ouverture qui correspond.
- Je règle une vitesse d’obturation qui donne à ma photo la luminosité appropriée.
- Si cette vitesse d’obturation donne des photos qui manquent de netteté à cause d’un flou de mouvement, je réduis la vitesse d’obturation et j’augmente plutôt mon ISO.
Voici un tableau qui présente tout ce que nous avons abordé jusqu’à présent :
Ouverture | Exposure | Depth of Field | |
---|---|---|---|
f/1.4 | Très grande | Laisse entrer beaucoup de lumière | Très faible |
f/2.0 | Grande | Moitié moins de lumière que f/1.4 | Faible |
f/2.8 | Grande | Moitié moins de lumière que f/2 | Faible |
f/4.0 | Moyenne | Moitié moins de lumière que f/2.8 | Moyennement faible |
f/5.6 | Moyenne | Moitié moins de lumière que f/4 | Moyenne |
f/8.0 | Moyenne | Moitié moins de lumière que f/5.6 | Moyennement grande |
f/11.0 | Petite | Moitié moins de lumière que f/8 | Grande |
f/16.0 | Petite | Moitié moins de lumière que f/11 | Grande |
f/22.0 | Très petite | Moitié moins de lumière que f/16 | Très grande |
Régler l’ouverture sur votre appareil photo
Si vous ne l’avez pas encore deviné, nous vous recommandons vivement de choisir votre ouverture manuellement. Si vous laissez l’appareil photo la définir automatiquement, vous risquez fort de vous retrouver avec une profondeur de champ qui ne correspond pas au rendu que vous souhaitez.
Il existe deux modes qui vous permettent de choisir l’ouverture manuellement. Il s’agit du mode priorité à l’ouverture et du mode manuel. Le mode priorité à l’ouverture est désigné par « A » ou « Av » sur la plupart des appareils photo, tandis que le mode manuel est désigné par « M ». Vous les trouverez généralement sur la molette supérieure de votre appareil photo (pour en savoir plus, consultez notre article sur les modes d’un appareil photo) :
En mode priorité à l’ouverture, vous choisissez l’ouverture souhaitée et l’appareil photo sélectionne automatiquement la vitesse d’obturation. Vous pouvez définir l’ISO manuellement ou automatiquement. Le mode priorité à l’ouverture est parfait pour la photographie au quotidien, où vous avez rarement besoin de vous préoccuper d’autres paramètres de l’appareil que l’ouverture. C’est ce que j’utilise 95 % du temps, même pour la photographie de paysages et de portraits.
En mode manuel, vous choisissez à la fois l’ouverture et la vitesse d’obturation manuellement. (L’ISO peut à nouveau être manuel ou auto.) Le réglage manuel prend plus de temps et vous offre normalement les mêmes résultats que la priorité à l’ouverture de toute façon. Il n’est nécessaire que dans des circonstances uniques où vous avez besoin d’une exposition constante d’une prise de vue à l’autre, ou lorsque le compteur de l’appareil photo est défaillant. Je l’utilise pour la photographie de ciels étoilés et aussi pour le portrait avec flash.
Ouverture minimale et maximale des objectifs
Chaque objectif a une limite quant à la taille de l’ouverture. Si vous jetez un coup d’œil aux caractéristiques de votre objectif, elles devraient indiquer les ouvertures maximale et minimale. Pour pratiquement tout le monde, l’ouverture optimale sera l’information la plus importante, car elle vous indique la quantité de lumière que l’objectif peut collecter à son niveau maximal (en gros, à partir de quel point vous aurez besoin de déclencher le flash, ou quel niveau de profondeur de champ est-il possible d’appliquer pour détacher le sujet).
Un objectif dont l’ouverture maximale est de f/1,4 ou f/1,8 est considéré comme un objectif « rapide », car il peut laisser passer plus de lumière que, par exemple, un objectif dont l’ouverture maximale est « lente » (f/4,0). C’est pourquoi les objectifs à grande ouverture coûtent généralement plus cher.
Comparativement, l’ouverture minimale n’est pas si cruciale, puisque presque tous les objectifs modernes peuvent fournir au moins f/16 au minimum. Vous aurez rarement besoin de quelque chose de plus petit que cela pour le quotidien.
Avec certains zooms, l’ouverture maximale varie en fonction du niveau de zoom. Par exemple, avec l’objectif Nikon 18-55 mm f/3,5 -5,6 AF-P, la plus grande ouverture passe progressivement de f/3,5 à la longueur de focal la plus courte à f/5,6 pour la longueur de focale la plus longue. Les zooms beaucoup plus coûteux ont tendance à maintenir une ouverture maximale continue sur toute leur plage de zooms, comme le Nikon 24-70mm f/2.8. Les objectifs fixes ont aussi souvent tendance à avoir une ouverture maximale plus grande que les zooms, ce qui est l’un de leurs principaux avantages.
L’ouverture maximale d’un objectif est si importante qu’elle est incluse dans le nom de l’objectif lui-même. Parfois, l’ouverture apparaîtra avec « : » plutôt que « / », mais c’est la même chose (comme le Nikon 50mm 1:1.4 G ci-dessous).
Exemples d’ouverture à utiliser
Après avoir expliqué en détail le fonctionnement de l’ouverture et son impact sur vos images, voyons maintenant dans quelles situations utiliser tel ou tel nombre f :
- f/0.95 — f/1.4 — Ces ouvertures maximales « rapides » ne sont disponibles que sur les objectifs fixes haut de gamme, ce qui leur permet de recueillir autant de lumière que possible. Ils conviennent donc à tout type de photographie à faible luminosité (comme la photographie du ciel nocturne, les mariages, les photos dans des espaces faiblement éclairés, les événements professionnels, etc.) Avec des f-stops aussi grands, vous obtiendrez une profondeur de champ vraiment floue même à courte distance, et le sujet apparaîtra toujours bien séparé de l’arrière-plan.
- f/1.8 — f/2.0 — Certains objectifs haut de gamme sont limités à f/1.8, ce qui leur confère d’excellentes capacités en basse lumière. Si votre but est de créer des photos esthétiques avec une mise au point peu profonde, ces objectifs sont parfaits. Une prise de vue entre f/1.8 et f/2 rend normalement vos arrière-plans agréables et doux pour le portrait et d’autres types de photographie similaires.
- f/2.8 — f/4 — La majorité des zooms sont limités à une ouverture optimale de f/2.8 à f/4. Bien qu’ils ne soient pas aussi performants que les objectifs f/1.4 en termes de capture de la lumière, ils sont tout de même suffisants pour prendre des photos dans des conditions de luminosité raisonnablement faibles, en particulier si l’objectif ou l’appareil photo est doté d’une stabilisation. Vous obtiendrez un certain détachement du sujet à ces ouvertures, mais c’est généralement insuffisant pour rendre l’arrière-plan complètement flou. Ces ouvertures sont fantastiques pour la photographie de voyage, de sport et de faune.
- f/5.6 — f/8 — C’est le bon point de départ pour de nombreux paysages et la photographie d’architecture. C’est également parfait pour la photographie documentaire et les portraits où l’on ne souhaite pas avoir un arrière-plan flou. De même, la plupart des objectifs sont plus nets autour de f/5.6, ce qui n’est pas aussi important que d’obtenir la meilleure profondeur de champ, mais c’est quand même bien.
- f/11 — f/16 — Normalement utilisé pour photographier des scènes où une profondeur de champ aussi grande que possible est nécessaire, comme la macrophotographie ou la photographie de paysage avec un premier plan proche. Bien que ces ouvertures offrent une profondeur de champ encore plus grande, elles perdent un peu d’intensité à bas niveau en raison de l’effet de diffraction de l’objectif.
- f/22 et moins – Ne shootez dans ces petites ouvertures que si vous savez ce que vous faites. La netteté diminue considérablement à f/22 et aux ouvertures plus petites en raison de la diffraction, vous devez donc éviter de les utiliser si possible. Si vous souhaitez obtenir une profondeur de champ encore plus grande, il est généralement préférable de vous éloigner de votre sujet ou d’utiliser le focus stacking.
Vous êtes arrivé jusqu’ici, mais êtes-vous prêt à en savoir plus sur l’ouverture ? Jusqu’à présent, nous n’avons abordé que les bases, mais l’ouverture apporte beaucoup plus à vos photos. Voyons cela de plus près.
Comprendre les effets de l’ouverture sur vos photos
Vous êtes-vous déjà demandé quel était l’impact de l’ouverture sur vos photos, en dehors de la luminosité et de la profondeur de champ ? Dans cette partie de l’article, nous allons passer en revue tout ce qu’implique l’ouverture de diaphragme sur vos images et vous expliquer pourquoi chacune d’entre elles est importante.
Avant d’entrer dans les détails, voici une liste rapide de ce qu’implique l’ouverture de diaphragme :
- L’éclairage/l’exposition de vos photos et également la profondeur de la zone, comme nous l’avons vu jusqu’à présent.
- La perte d’intensité due à la diffraction.
- La perte d’intensité due à la qualité de l’objectif.
- Effets starburst sur les lumières vives.
- Visibilité des tâches de poussière sur le capteur de l’appareil.
- La qualité des reflets de l’arrière-plan (bokeh).
- Changement de mise au point sur certains objectifs.
- Capacité à faire la mise au point en basse lumière (sous certaines conditions).
- Contrôle de la quantité de lumière du flash.
1. L’effet négatif de la diffraction.
Si vous faites de la photo de paysages, vous aurez tendance à utiliser dans la plupart des cas la plus petite ouverture de votre objectif, comme f/22 ou f/32 pour obtenir une profondeur de champ maximale, n’est-ce pas ?
Et bien il ne faut pas !
Si nous revenons sur la photo du lézard prise plus tôt dans cet article, où j’ai utilisé des ouvertures de f/4 et de f/32, vous pouvez voir exactement comment la diffraction rend la deuxième photo beaucoup moins nette. Voici les images zoomées à 100 % :
Ici, vous voyez un résultat appelé diffraction. La diffraction n’est pas un mot que l’on entend couramment. Alors, qu’est-ce que c’est ?
La diffraction est vraiment très simple. Lorsque vous utilisez une petite ouverture comme f/32, vous compresser la lumière qui traverse votre objectif. Elle finit par interférer avec elle-même, devenant plus floue et provoquant des images beaucoup moins nettes.
À partir de quelle ouverture la diffraction devient-elle un problème ? Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment de la taille du capteur de l’appareil et de la taille de l’impression finale. Personnellement, sur mon appareil plein format, je vois des traces de diffraction à f/8, mais c’est minime. J’utilise tout le temps des ouvertures encore plus petites comme f/11 et f/16 lorsque j’ai un premier plan proche en photographie de paysage. Cependant, j’évite de descendre jusqu’à f/22 et moins, car je perds alors trop de détails.
La diffraction n’est pas nécessairement un problème majeur, mais elle existe. N’ayez pas peur de prendre des photos à f/11 ou f/16 simplement parce que vous perdez un peu d’intensité. Dans la plupart des cas, la profondeur de champ supplémentaire vaut le coup.
Remarque :
Si votre appareil photo est équipé d’un capteur de petite taille, vous verrez la diffraction plus rapidement. Sur les capteurs APS-C (comme sur les Nikon D3x00, Nikon D5x00, Fuji X, Sony A6x00, ainsi que beaucoup d’autres), divisez tous ces chiffres par 1,5. Sur les hybrides 4/3 (comme les Olympus et les Panasonic), divisez tous ces chiffres par 2. Pour simplifier, mieux vaut éviter d’utiliser f/11 sur un hybride, étant donné qu’il s’agit de f/22 sur un réflex plein format.
2. Aberrations optiques
Tout le monde cherche à prendre des photos nettes. L’un des moyens d’y parvenir est de limiter l’aberration de l’objectif. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Pour faire simple, il s’agit de problèmes de qualité d’image, provoqués par votre objectif.
Bien que la majorité des problèmes de la photographie soient dus à une erreur de l’utilisateur (mise au point manquée, mauvaise exposition ou composition ratée), les aberrations optiques sont entièrement dues à l’équipement. Il s’agit de problèmes optiques de base que vous découvrirez avec n’importe quel type d’objectif si vous regardez bien, même si certains objectifs sont meilleurs que d’autres. À titre d’exemple, prenez la photo ci-dessous :
Qu’est-ce qui se passe ici ? Dans cette image, la plupart des lumières semblent étalées au lieu d’être parfaitement rondes. En plus de cela, le cadrage n’est pas très net. C’est dû à l’aberration optique ! Les lumières n’avaient pas l’air aussi floues en réalité. Mon objectif a ajouté ce problème.
Il est probable que vos objectifs soient plus flous à certaines ouvertures que d’autres, et aussi qu’ils soient généralement plus flous dans les coins qu’au centre. Cela est dû aux aberrations optiques.
L’aberration peut se manifester de différentes manières. Cet article serait certainement trop long si je discutais en détail de toutes les aberrations possibles : vignettage, aberration circulaire, courbure de la surface, coma, distorsion, aberration chromatique, et bien d’autres encore. En revanche, il est plus important de savoir pourquoi les aberrations se produisent, et comment votre réglage de l’ouverture peut les réduire.
Cela commence par un fait simple : la conception d’une optique est difficile. Lorsque le fabricant résout un problème, un autre a tendance à apparaître. Il n’est pas surprenant que la conception d’une optique moderne soit si complexe.
Malheureusement, même les objectifs d’aujourd’hui sont imparfaits. En général tout fonctionne bien au centre de l’image, mais cela se dégrade sur les côtés. C’est parce que les optiques sont particulièrement difficiles à fabriquer autour des coins.
Voici une représentation qui décrit bien le problème :
Et cela nous amène à l’ouverture.
Beaucoup de gens ne comprennent pas que l’ouverture bloque la lumière transmise par les bords de l’objectif. (Cela n’entraîne pas de coins noirs sur vos photos, car le centre d’un objectif peut toujours transmettre de la lumière vers les bords du capteur).
Au fur et à mesure que votre ouverture se ferme, de plus en plus de lumière provenant des côtés de l’optique sera obstruée, ne parvenant jamais au capteur de l’appareil photo. Seule la lumière provenant du centre passera et composera votre image ! Comme le montre le dessin ci-dessus, cette zone centrale est beaucoup plus simple à créer pour les fabricants. Le résultat final est que vos images auront certainement moins d’aberrations à des ouvertures de plus en plus petites.
Comment cela se traduit-il en pratique ? Voyez les images ci-dessous qui correspondent à un agrandissement x10 du coin supérieur gauche d’une photo :
Ce que vous voyez ci-dessus peut ressembler à une augmentation de la netteté, mais il s’agit en fait d’une réduction des aberrations. Le résultat final ? À f/5,6 sur cet objectif en particulier, ma photo est beaucoup plus nette qu’à f/1,4.
Voici une question cruciale : Comment cela s’équilibre-t-il avec la diffraction, qui nuit de plus en plus à la netteté à mesure que l’ouverture devient de plus en plus étroite ?
En pratique, la solution est que la plupart des objectifs sont plus nets à f/4, f/5.6 ou f/8. Ces ouvertures « moyennes » sont suffisamment petites pour bloquer la lumière sur les côtés d’un objectif, mais pas au point de constituer un problème de diffraction significatif.
Naturellement, vous pouvez toujours prendre de bonnes photos à de grandes ouvertures comme f/1.4 ou f/2. Comme je l’ai dit précédemment, certains sont prêts à payer des optiques qui valent plus chères qu’un boitier pour obtenir cette ouverture ! Ne bloquez donc pas votre objectif à f/5.6, même si cela vous permet d’obtenir un peu plus d’intensité dans les coins de près. Il est préférable de choisir une ouverture qui vous permettra d’obtenir le résultat que vous souhaitez avoir avant tout.
3. L’effet Starburst
L’effet Starburst est un bel effet que vous obtiendrez selon certaines conditions. En voici un exemple :
Comment cela fonctionne-t-il ? En fait, pour chaque lamelle d’ouverture du diaphragme de l’objectif, vous obtenez un rayon de soleil. Cela ne se produit que si vous photographiez un petit point lumineux intense, comme la lumière du soleil lorsqu’elle est partiellement bloquée. C’est plutôt habituel en photographie de paysage. Si vous voulez obtenir le starburst le fort possible, utilisez une petite ouverture. Chaque fois que le soleil rentre dans la composition de ma photo, je règle l’ouverture à f/16 simplement pour capturer cet effet.
De plus, l’effet starburst est différent d’un objectif à l’autre. Tout dépend de vos lamelles de diaphragme. Si votre objectif a six lamelles, vous obtiendrez six rayons à votre étoile. Si votre objectif a huit lamelles, vous en aurez huit. Et si votre objectif a neuf lamelles de diaphragme, vous obtiendrez dix-huit rayons de soleil.
Non, ce n’est pas une faute de frappe. On trouve toujours un nombre pair de rayons. Si votre objectif a un nombre impair de lamelles, vous obtiendrez deux fois plus de rayons de soleil.
Cela semble étrange, mais la raison est en fait assez simple. Dans les objectifs dont le nombre de lamelles de diaphragme est pair (et dont la disposition est parfaitement proportionnelle), la moitié des rayons chevaucheront l’autre moitié. Vous ne les verrez donc pas tous sur votre dernière photo.
Voici un dessin pour mieux comprendre l’idée :
De nombreux objectifs Nikon ont 7 ou 9 lamelles, ce qui donne 14 et 18 rayons. Beaucoup d’objectifs Canon ont 8 lames de diaphragme, ce qui donne huit rayons. J’ai pris l’image précédente en utilisant l’objectif Nikon 20mm f/1.8 G, qui a 7 lamelles. C’est pourquoi l’image comporte 14 rayons.
Mais ce n’est pas seulement le nombre de lames qui compte, leur forme est également essentielle. Certaines lames de diaphragme sont arrondies (ce qui entraîne un flou d’arrière-plan plus agréable), et d’autres sont droites. Si votre but est de capturer de beaux effets starbust, les lamelles de diaphragme droites créent généralement des rayons mieux définis.
Encore une fois, certains objectifs sont meilleurs que d’autres à cet égard. Pour obtenir les meilleurs résultats, trouvez un objectif connu pour ses effets starburst, puis réglez-le sur une faible ouverture, comme f/16. Vous obtiendrez ainsi les meilleures conditions possibles pour vos starbursts.
Enfin, il y a un dernier résultat associé dont je voulais parler brièvement. Lorsque vous shootez en plein soleil, vous risquez d’avoir des reflets dans vos photos, comme illustré ci-dessous. C’est ce que l’on appelle le flare. En fonction de l’ouverture sélectionnée, la taille et la forme du flare peuvent changer légèrement.
4. Une ouverture minuscule et des composants indésirables
Lorsque vous photographiez à travers des éléments tels que des clôtures, des fenêtres sales, des plantes et des gouttes d’eau sur votre objectif, vous serez probablement mécontent des images prises avec une petite ouverture.
Les petites ouvertures comme f/11 ou f/16 vous offrent une telle profondeur de champ que vous risquez d’inclure accidentellement des éléments que vous n’avez pas l’intention de mettre en valeur ! Par exemple, si vous photographiez une chute d’eau ou la mer, une ouverture de f/16 pourrait transformer une petite goutte d’eau sur votre objectif en une tache distincte.
Dans ce genre de cas, il est préférable d’utiliser une ouverture plus grande — quelque chose comme f/5.6, par exemple — afin de capturer la goutte d’eau de manière tellement floue qu’elle n’apparaîtra même pas sur votre photo.
Un autre exemple est celui de poussières qui atterrissent sur le capteur. Cela arrive fréquemment lorsque l’on change d’objectif. Les taches de poussière apparaîtront très clairement à de petites ouvertures comme f/16, même si elles sont invisibles à une plus grande ouverture, comme f/4.
Heureusement, elles sont très simples à éliminer dans un logiciel de post-production comme Photoshop ou Lightroom, mais cela peut être gênant si vous devez en éliminer un grand nombre sur une seule image. C’est pourquoi vous devez toujours garder votre capteur propre.
5. Modifications sur votre bokeh
Qu’est-ce que le bokeh ? C’est tout simplement la qualité du flou d’arrière-plan. Si vous prenez beaucoup de portraits, de macrophotographies ou de photos d’animaux sauvages, vous vous retrouverez souvent du flou d’arrière-plan sur vos images. Naturellement, l’effet le plus beau possible ! Des réglages d’ouverture différents modifieront la forme du flou d’arrière-plan.
Pourquoi ? C’est parce que le flou d’arrière-plan de vos photos prend constamment la forme de vos lamelles d’ouverture. Ainsi, si vos lamelles ont la forme d’un cœur, vous obtiendrez un flou d’arrière-plan en forme de cœur. Dans la plupart des cas, il s’agirait d’un bokeh perturbateur, bien qu’il soit plutôt adorable dans l’image ci-dessous.
Sur certains objectifs, les lames d’ouverture changent un peu de forme lorsqu’elles s’ouvrent et se ferment. Les réglages à grande ouverture (comme f/1.8) ont généralement un arrière-plan flou plus rond, contrairement aux réglages à plus petite ouverture. De plus, vous obtiendrez encore plus de flous d’arrière-plan à grande ouverture, étant donné que la profondeur de champ est plus faible.
Si le bokeh est un élément important pour vous, vous devrez tester cet effet sur vos optiques. Prenez quelques photos floues d’une scène mouvementée, chacune utilisant un réglage d’ouverture différent, et regardez laquelle semble la meilleure. La plupart du temps, ce sera la plus grande ouverture de l’objectif, mais pas toujours.
6. Problèmes de décalage de la mise au point
Avec certains objectifs, même si vous restez en mise au point manuelle et que vous ne bougez pas votre bague de mise au point, le point de focus peut se déplacer lorsque vous utilisez des ouvertures de plus en plus petites.
Comment savoir si votre objectif a un décalage de mise au point ? C’est très simple. Voici les actions à effectuer :
- Placez votre appareil photo sur un trépied et réglez votre objectif sur une mise au point manuelle.
- Localisez un objet avec des petits détails qui s’étendent vers l’arrière, et concentrez-vous sur son centre. Une table avec une nappe fonctionne bien.
- Vérifiez : Lorsque vous prenez une image test et que vous l’agrandissez, vous devez voir les détails au niveau des pixels, ainsi que les sections de la photo qui est clairement floue.
- Prenez une photo à l’ouverture la plus grande de votre objectif, puis à des ouvertures de plus en plus petites. Veillez à ne pas déplacer votre bague de mise au point et vérifiez que vous utilisez la mise au point manuelle.
- Sur votre ordinateur, zoomez à 100 % sur ces images et voyez également si le point de focus le plus net recule au fur et à mesure que vous réduisez l’ouverture. Plus il se déplace, plus votre problème de décalage de focus est grave.
Si votre objectif présente un décalage de mise au point important, voici comment y remédier :
- Avec votre plus grande ouverture, effectuez la mise au point comme d’habitude.
- Lorsque vous réduisez l’ouverture, réglez d’abord l’ouverture, puis faites la mise au point après. Sur les reflex, nous recommandons de faire la mise au point en utilisant l’écran de visualisation, car le viseur se concentre constamment sur la meilleure ouverture. Les utilisateurs d’appareils hybrides n’ont pas à s’inquiéter de cela.
- Avec de petites ouvertures comme f/8 et au-delà, votre profondeur de champ sera certainement assez grande pour dissimuler tout type de problème de changement de mise au point, alors faites simplement la mise au point comme d’habitude.
Remarque :
En fin de compte, le décalage de la mise au point n’est qu’une autre sorte d’aberration optique. Il se peut que les bords de l’objectif n’effectuent pas la mise au point sur la lumière de la même manière qu’au centre, donc, en diminuant l’ouverture — et donc en bloquant la lumière des bords — le point de focus change un peu. C’est la cause de cet effet.
7. La facilité de mise au point
L’autofocus de votre appareil ne fonctionne bien que s’il reçoit beaucoup de lumière.
Ainsi, si vous shootez avec un objectif d’entrée de gamme comme un 70-300 mm f/4,5 -5,6, la plus grande ouverture n’est pas suffisante pour recueillir beaucoup de lumière. La mise au point dans des conditions sombres peut être affectée. C’est en partie pour cette raison que les professionnels utilisent des objectifs plus coûteux comme le 70-200 mm f/2.8.
De même, vous bénéficierez d’un viseur plus lumineux (sur un reflex) ou moins bruyant (sur un hybride) si votre objectif a une grande ouverture maximale. Si vous shootez beaucoup en lumière basse, cela peut faciliter la mise au point et la composition de vos photos.
8. L’exposition du flash
Lorsque vous utilisez des flashes cobra ou tout autre type de flash, il est important de se rappeler que l’ouverture de diaphragme joue un rôle de contrôle de l’exposition au flash. Alors que la vitesse d’obturation sert à contrôler la lumière ambiante, l’ouverture a un impact considérable sur la quantité de lumière de votre flash qui est enregistrée. Même s’il s’agit simplement d’une partie de l’exposition, nous avons voulu l’inclure dans cette section, étant donné que le flash est étroitement associé à l’ouverture de l’objectif.
Un tableau de toutes les petites choses que fait l’ouverture
Dès que vous aurez compris les informations ci-dessus, vous saurez ce que l’ouverture engendre sur vos images. Cependant, il vous faudra peut-être relire plusieurs fois cet article avant que tout ne soit parfaitement clair.
La pratique est votre meilleure amie. Sortez, prenez des photos et apprenez à maitriser l’ouverture par vous-même.
Si cela peut vous aider, voici une illustration qui couvre les effets les plus importants de l’ouverture en photographie, ainsi que les termes que les photographes utilisent pour expliquer leurs réglages.
Notez que pour rendre cette représentation moins compliquée à voir, je n’ai pas assombri ou éclairci les exemples d’illustrations (comme cela se produirait dans la vie réelle). Au contraire, j’ai simplement identifié les images du « plus clair » au « plus foncé » :
Bien que ce graphique soit volontairement simplifié, il couvre tous les éléments fondamentaux que vous devez connaître.
Résumé
L’ouverture est un paramètre essentiel en photographie, et peut-être même le plus important de tous. L’ouverture affecte un certain nombre d’éléments différents de votre photo, mais vous la maitriserez assez rapidement. Pour résumer, une faible ouverture …
- Rend vos photos plus sombres.
- Vous offre une profondeur de champ supplémentaire.
- Augmente le flou de diffraction.
- Réduit le flou d’aberration optique.
- Rend la poussière sur le capteur beaucoup plus visible.
- Augmente l’intensité de l’effet starbust.
… alors qu’une grande ouverture fait l’inverse.
Rapidement, vous n’aurez même plus besoin d’y penser ; vous vous en souviendrez tout naturellement. Personnellement, si je souhaite obtenir un effet starburst dans mes photos, je sais tout de suite qu’il faut utiliser une ouverture de f/16. Lorsque j’ai besoin d’un maximum de lumière, je règle une ouverture plus grande comme f/2.8 ou f/2. Il ne faut pas beaucoup d’entraînement pour maitriser la chose.
L’ouverture est tellement importante que vous devriez toujours shooter en mode manuel ou en mode priorité à l’ouverture. Ne laissez pas l’appareil photo choisir l’ouverture pour vous. C’est tout simplement essentiel et c’est l’un des paramètres standard que tout photographe — qu’il soit débutant ou avancé — doit connaître pour prendre les meilleures photos possibles.
Comme toujours, il est préférable que vous découvriez tout cela par vous-même. Trouvez quelque chose d’intéressant à capturer et mettez en pratique vos connaissances nouvellement acquises. Plus vous prendrez de photos, plus vous découvrirez de choses. L’ouverture ne fait pas exception.